Appel à victimes n°1 : L’observateur opportuniste

2. PROFIL DE L’AGRESSEUR

➔ Dominent chez cet agresseur la préoccupation de ne pas se faire prendre et l’image qu’il veut donner de lui.

APPROCHE

L’agresseur ne crée aucun contact avec la victime, pas même au moment du passage à l’acte. Son mode d’approche se limite à l’observation. Peut-être avait-il remarqué plusieurs jeunes femmes et attendu le moment opportun concernant l’une ou l’autre ou peut-être n’avait-il remarqué que la victime et suivait à distance ses faits et gestes suivant une logique de elle, si elle se retrouve seule ou rien !

MODE OPERATOIRE

➔ Parmi les caractéristiques de son mode opératoire, il n’y a pas de rencontre ni de contact avec la victime, pas de tentative d’influence pour faciliter le passage à l’acte. Cet agresseur n’intervient pas non plus sur le contexte, il ne provoque pas la situation.

➔ L’auteur attend en observateur que les circonstances favorables à l’agression se mettent en place d’elles-mêmes, quitte sans doute à ne pas agresser. Cela indique que cet homme investit en priorité sa sécurité, son image de personne bien sous tous rapports. A cette fin, il apparaît clivé : une face publique très lisse cache une part sombre qui reste d’autant plus secrète que la face publique est sans doute surinvestie. Il mise tant sur son apparence qu’il en devient insoupçonnable et en joue. Ceux qui le côtoient ne pourraient pas admettre que ces deux facettes puissent appartenir au même homme.

➔ Attendre le moment où la victime sera isolée est plus opportuniste que manipulateur dans le rapport au contexte. Cela témoigne d’une parfaite maîtrise de ses pulsions. Si le risque est trop grand, il peut renoncer sans être tiraillé par la frustration. Nous pouvons en déduire qu’il a parfaitement conscience des interdits, de la gravité de ses actes et du risque qu’il prend, notamment pour son image. Il maîtrise également la psychologie de sa victime qu’il parvient à neutraliser par son attaque surprise.

TYPE DE PASSAGE A L’ACTE

Cet agresseur attaque par surprise pour créer la sidération chez sa victime. Elle est anesthésiée par l’état de choc, elle ne peut que subir. A noter que l’absence totale de relation préexistante entre la victime et l’agresseur ajoute à l’effet sidérant de la surprise et pourrait faire intentionnellement partie du plan d’attaque. Par ailleurs, la soudaineté du passage à l’acte limite le risque de se faire surprendre, ce qui constitue une des préoccupations majeures de l’agresseur.

➔ Maîtrisé et effronté, ce viol n’est très probablement pas une première agression. L’auteur n’ayant pas été inquiété sur ces faits, elle n’est sans doute pas sa dernière.

➔ Son passage à l’acte soudain, sans scrupules et violent signe une arrogance certaine. Son agir transgressif consiste à s’approprier ce qui a fait naître un désir. Il s’agit d’un individu narcissique sans considération pour autrui qui fonctionne comme un enfant roi (« je veux, je prends »). Rappelons que l’auteur est toujours resté à distance relationnelle de sa victime, il n’a pas tenté de l’approcher et l’agression ne fait pas suite à une tentative de séduction échouée. Sa gratification ne consiste pas à obtenir mais à prendre.

➔ L’agresseur ne s’est pas vanté de son passage à l’acte. Il mesure bien l’aspect transgressif de son agir, incompatible avec l’image qu’il veut donner de lui. Ce qu’il recherche dans son passage à l’acte ne concerne que lui, certainement une réassurance en sa capacité à maîtriser l’objet du désir.

➔ Il est fort probable que cet homme n’agresse que dans les contextes animés, de groupe, sur des inconnues et qu’il paraisse particulièrement attentionné avec les personnes qu’il connait.

APPEL : si vous reconnaissez de fortes similitudes avec une situation vécue, n’hésitez pas à contacter le commissariat de Lille où la plainte pour ce viol a été déposée en novembre 2023 et me prévenir également. Je transmettrais l’information à la victime de cet appel pour favoriser un éventuel rapprochement entre les faits.